Tenter d'échapper au fisc a toujours été un sport national ! Et les hausses d'impôt votées ces dernières années ont plutôt renforcé cette tendance chez les épargnants. En particulier chez les gros contribuables, désormais obligatoirement soumis au barème progressif de l'impôt sur leurs revenus et gains de placements, et plus aux impositions forfaitaires qui leur étaient plus favorables. Qu'on en juge : ceux imposés au taux marginal de 45 % doivent abandonner au fisc plus de 60 % de leurs profits, après déduction des prélèvements sociaux (à 15,5 %).
Les livrets d'épargne
Seuls les livrets réglementés (Livret A, Livret de développement durable, Livret d'épargne populaire, Livret Jeune) sont entièrement défiscalisés. Le peu d'intérêts qu'ils génèrent échappe en effet à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. De plus, ils sont sans frais, peuvent être alimentés à votre guise, et l'épargne constituée est récupérable à tout moment.
Les livrets bancaires, légèrement mieux rémunérés, ne bénéficient pas de ces avantages. Après impôts, leurs performances sont donc proches, voire inférieures, de celle des livrets défiscalisés (sauf en période de taux promotionnels).
Les plans d'épargne
Rapportant un peu plus que les livrets, le Plan d'épargne logement permet aussi d'engranger des intérêts sans impôt, mais uniquement durant les 12 premières années. En revanche, les prélèvements sociaux sont dûs : ils sont prélevés à des périodes différentes selon la date d'ouverture du plan. Autre avantage, le PEL ouvre droit à un prêt immobilier ainsi qu'à une prime d'Etat qui ne supporte que les prélèvements sociaux.
Les boursicoteurs, eux, doivent plutôt ouvrir un Plan d'épargne en actions pour jouer sur les marchés financiers à l'abri du fisc. Le PEA, et son petit frère le PEA-PME, permettent en effet d'empocher des dividendes et des plus-values en franchise d'impôt, en l'absence de retrait fait sur le plan durant ses 5 premières années. Dans ce cas, seuls sont dûs les prélèvements sociaux, calculés sur chaque retrait partiel fait après 8 ans, ou sur le gain net réalisé depuis le départ en cas de clôture du plan.
L'assurance vie
L'assurance vie n'est pas le placement préféré des Français par hasard ! Adaptée à de nombreux objectifs d'épargne, elle est aussi dotée d'un régime fiscal assez favorable.
D'abord, en matière d'impôt sur le revenu, il est possible d'encaisser des revenus largement défiscalisés après 8 ans. Ensuite, au niveau des droits de succession, le capital-décès versé au bénéficiaire du contrat en est exonéré. Il est en effet imposé à un taux forfaitaire, mais uniquement sur la part qui dépasse 152 500 € (par bénéficiaire).
Seul bémol, les prélèvements sociaux restent dûs, chaque année sur les intérêts du fonds en euro de votre contrat, et à chaque retrait sur les gains de vos fonds en unités de compte.
Les fonds à risque
Autre possibilité pour encaisser des revenus sans impôt, vous pouvez souscrire des parts de certains fonds communs de placement, à risque (FCPR) ou dans l'innovation (FCPI). En effet, les revenus qu'ils distribuent sont exonérés d'impôt (mais pas de prélèvements sociaux) si vous respectez 3 conditions : vous conservez les parts au moins 5 ans, vous réinvestissez les gains générés dans le fonds durant cette période, vous ne détenez pas de droits importants dans les sociétés qui composent l'actif du fonds.
Risqués, certains de ces placements, les FCPI notamment, vous ouvrent également droit à une réduction d'impôt.