Il faut aussi surveiller du coin de l’œil l’attitude de la FED qui, avec ses 85Mds de dollars de rachats d’actifs mensuels, maintient l’économie américaine sous perfusion. Cependant, le taux de chômage était encore de 7,2% au mois de septembre, assez loin du seuil de 6,5% fixé pour durcir sa politique monétaire.

aSon seuil est fixé à 0,5%. Or, selon certains économistes, la moitié du PIB de la zone euro se situerait déjà sous ce niveau. Le risque de déflation est particulièrement élevé dans les pays où l’endettement public est excessif et l’endettement privé très élevé.

Sont concernés au premier chef l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Le vieillissement de la population européenne renforce ce risque dans la mesure où les personnes âgées consomment moins. Cette situation explique la politique extrêmement accommodante de la Banque centrale européenne qui, par une politique de taux très bas, et peut être bientôt négatifs, veut à tout prix relancer la croissance.

Heureusement, ce qui est mauvais pour un pays n’est pas forcément mauvais pour sa Bourse. La plupart des grandes sociétés cotées ont une forte activité à l’International, ce qui leur permet de s’extraire largement des pesanteurs nationales.

Avec l’argent bon marché, c’est un des principaux moteurs de la bonne disposition des places européennes.

Que peut-on espérer des prochains mois ? La zone euro devrait continuer à bénéficier de flux d’investissement en provenance des Etats-Unis pour deux raisons simples. D’une part, elle ne fait plus peur, maintenant que le risque d’une crise systémique accompagnée d’un éclatement de la monnaie unique s’est éloigné. D’autre part, Wall Street se paie 22 fois les résultats attendus en 2014 et la zone euro seulement 15 fois.

Or, la croissance des profits devrait être plus élevée l’an prochain en Europe qu’aux Etats-Unis. Quand on sait que Wall Street se situe à son plus haut niveau historique alors que Paris en est encore très loin, le rattrapage des places financières du vieux Continent pourrait donc se poursuivre.

En France, l’indice du climat des affaires mesuré par l’Insee se stabilise à 95 en octobre, après 5 mois consécutifs de hausse, tout en restant en deçà de sa moyenne de long terme, située à 100.

Le troisième sujet majeur d’inquiétude, lié à la situation des pays émergents,  a un peu perdu de son intensité, avec l’annonce de l’indice manufacturier chinois du mois d’octobre au plus haut depuis 7 mois.

Les risques structurels se faisant moins pressants, l’attention des investisseurs s’est reportée sur les résultats des entreprises à 9 mois. Si aux Etats-Unis ils sont globalement conformes, voire un peu supérieurs aux attentes, il n’en est pas de même en Europe où de nombreuses déceptions ont été enregistrées (voir ci-dessous).

Dans ces conditions, les fonds d’investissement restent prudents, comme l’atteste la faiblesse des volumes échangés sur les marchés financiers. Ils veulent préserver les acquis d’une année 2013  qui s’annonce plutôt bonne et ne sont pas prêts à prendre des risques inconsidérés. Pourtant, certains indicateurs laissent espérer un 4ème trimestre meilleur et des perspectives plus favorables pour 2014.